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Les cimetières du village
N°79 septembre 2007

De l’enclos paroissial au nouveau cimetière

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Autrefois, le cimetière  entourait l’église, du côté droit de la nef et en façade. C’était un espace ouvert. En 1788, le curé Barrière demande que cet espace soit clos car « il était de la dernière indécence de voir que le cimetière de la paroisse était devenu un chemin public et plus fréquenté que la rue même, que tous les animaux y entraient avec autant de facilité que dans une place publique, ce qui était contraire au respect des morts et à la sainteté des lieux ». On ferme le passage qui donne sur la rue de la Procession (actuelle rue Maurice Berteaux) et on construit un mur « au pourtour du cimetière ».


En 1828 le maire écrit au préfet : « le cimetière se trouve au centre du village ; sa vétusté et son peu d’étendue … en font comme un foyer de miasmes dont la population toujours croissante de la commune ne fera qu’augmenter la dangereuse insalubrité ».
Rien n’est fait jusqu’en 1832, année d’une terrible épidémie de choléra. L’abandon  du cimetière est alors décidé  par le conseil municipal : « La commune de Montesson est de nouveau en proie aux ravages du choléra morbus. Le cimetière était déjà rempli avant cette dernière invasion. La santé publique exige que les morts soient transférés dans un lieu désigné pour servir désormais de cimetière… »
La dernière inhumation dans l’ancien cimetière date du 1er août 1832.
En octobre 1833, la croix de l’enclos paroissial est érigée au centre du nouveau cimetière, et y reste jusqu’en 1906, date à laquelle le conseil municipal décide sa suppression « afin que la neutralité existe dans le cimetière où sont inhumés sans distinction ceux qui possèdent une croyance religieuse ou non ».     
Mais c’est seulement en janvier 1843, dix ans après les dernières inhumations, que les sépultures sont relevées, les ossements transportés dans le nouveau cimetière, et les terres de l’ancien enclos enlevées « par les habitants volontaires et sans frais ».
Le maire, Jacques Rosset, rend compte au préfet :  
«  Monsieur le préfet, conformément a votre leitre an date du 13 décembre dernier concernant le nivellement de lancien cimetière et d’après votre recomandation toute paternel pour que les ossemens soyt receullis avec soin, jai l’honeur de vous faire conaitre le soins que jai apporté aux travaux. Deux foos avets été faite dans un coin du simetiere appouvoire comptenir les ossemens, 14 tombraux ne contenans pas moins dun metre (cube ?) ont été retiré de cete foos pandant la nuit et transporté dans le nouveau cimetière ou une foos avet été faite a ce sujet.
Eyant conservé des ossemens pour la cérémonie religieuse qui a eu lieu le 24 du mois de la manière suivante : le cerqeul etet porté par six conseillers municipaux représentant la commune quatre officiers de la garde nationale convocqués a cette effet portait les coins du drat mortuaire plus de 800 personne assistaye a cete ceremonie…
je suis monsieur le prefet avec respec serviteur, Rosset, maire »
(Citations : Archives départementales, 2O170)

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Est-ce le maire (propriétaire des « Sophoras » !) qui avait de gros problèmes d’orthographe, ou bien le secrétaire de mairie ? Au-delà de cet aspect anecdotique, le récit de cet acte collectif est particulièrement émouvant.

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Ce premier « nouveau » cimetière correspond à la partie la plus ancienne de notre cimetière, avec aujourd’hui ses stèles penchées et ses dalles soulevées, ses chapelles à demi ruinées et ses monuments vétustes, seules traces de ceux qui avaient versé 250 F « d’avant guerre » pour acquérir la concession perpétuelle où leur nom est encore gravé. Les notables, les rentiers, les commerçants et artisans aisés, les maraîchers … à l’exclusion des petites gens, hélas. Les catholiques et les francs-maçons, dont les tombes disent encore quelles étaient leurs convictions. Les bonapartistes et les républicains, maires et conseillers municipaux, opposants politiques d’autrefois… Toutes les vieilles familles montessonnaises de la fin du 19ème siècle sont là, avec leur histoire, que nous vous conterons…
(Voir notre brochure : les cimetières de Montesson).

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