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       Jeunes à Montesson entre 1930 et 1950
N°73 septembre 2006

Journalistes en herbes et élèves de 3ème 6 au Collège Pablo Picasso de Montesson, nous (Aline, Marie, Doumia, Elea, Benjamin et Bastien) avons voulu en savoir davantage sur notre commune et pour cela nous avons invité, le 25 novembre 2005, MM Lesieur et Henry, tous deux nés à Montesson, à venir nous parler de la vie à Montesson pendant leur jeunesse.
Nous remercions l’association Mémoire et Histoire de Montesson de nous offrir leur page d’histoire locale.

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Monsieur LESIEUR, 80 ans, pâtissier à Conflans-Sainte-Honorine, a vécu toute son enfance à Montesson mais il est allé en pension à Saint Nicolas à Buzenval. A son époque, il y avait 15 classes de 42 élèves et ils dormaient à 96 dans le dortoir. Ses vacances, il les passait en Normandie, au bord de la mer, durant les quinze premiers jours de septembre.

Monsieur HENRY, 70 ans, vit depuis sa naissance à Montesson. Ses parents venaient de Bretagne comme beaucoup à cette époque. Il est allé à l’école Sainte Anne à Montesson jusqu’à l’âge de six ans. Il fut maraîcher à l’âge de quatorze ans, suivant les traces de son père. Mais la guerre d’Algérie l’a éloigné 27 mois durant, une rupture douloureuse.
C’est en 1954 qu’il eut sa première camionnette d’exploitation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les parents de M Henry. Nettoyage des navets

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Durant la semaine, les maraîchers travaillaient aux champs. Ils cultivaient une grande quantité de légumes : des carottes, des navets, des choux. On faisait une distinction entre les légumes nobles de Montesson et les légumes dits des « merdeux » d’Achères car à Montesson on utilisait de l’eau propre et potable alors que des maraîchers d’Achères arrosaient avec l’eau des égouts de Paris. Ils avaient aussi des animaux, des chevaux bien sur pour tirer les charrettes et pour le labour. La famille de Monsieur Lesieur possédait une chèvre, et en général, chaque famille avait son cochon. Quelques vignes permettaient de faire du vin. Les maraîchers vivaient donc presque en autarcie. A Noël, les enfants recevaient une orange.

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Tous les soirs, vers sept heures, une fois les charrettes attelées, les femmes partaient vendre la production à Paris aux Halles. Elles se faisaient belles pour cette occasion. Les chevaux connaissaient le chemin. Les charretiers dormaient jusqu’à l’arrivée. Ils empruntaient les routes de Neuilly qui, à cette époque, étaient fréquentées par les Loups, les Loups de Nanterre. Ces pillards, perchés dans les arbres, n’hésitaient pas à s’attaquer aux cargaisons. Discrets et rapides, lorsqu’une charrette passait sous leur arbre, ils lançaient des grappins afin de voler des sacs ou bottes de marchandises.

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Dans les cafés des Halles, une corde était tendue horizontalement, les hommes assis s’accoudaient dessus pour dormir ; avant l’aube, le cafetier détachait la corde. Quel réveil !  Les femmes, plus chanceuses, occupaient les chambres des vendeurs qui commençaient à travailler à quatre heures du matin.

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Le dimanche matin, les saisonniers recevaient leur salaire et dépensaient leur argent. Certains maraîchers allaient à la messe en famille. L’après-midi, pendant que les femmes faisaient la lessive et le repassage,  les hommes jouaient aux cartes, au billard dans les cafés, et il y en avait plus de 15 à Montesson !! Ou parfois,  ils faisaient une pétanque, du tir, organisaient des cavalcades.

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Parfois des bals étaient organisés, les  fêtes les plus attendues étaient la mi-carême et le jour de la Saint Louis, le 25 août, car on tirait le vin de Montesson et on mangeait des galettes au lard.

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Il existait une solidarité entre les maraîchers et, ils ont même créé deux sociétés de secours mutuels en cas de maladie, un peu comme une banque pour s’entraider.

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MM. Henry et Lesieur ne regrettent pas cette période révolue, ils ont appris à vivre avec leur temps et sont parfaitement heureux de continuer à vivre à Montesson. Leur dynamisme le confirme. M. Henry a développé une passion, la généalogie, c’est pour cela qu’il a pu nous donner des informations si précises. Nous remercions MM. Henry et Lesieur de nous avoir raconté cette vie que nous n’avons pas connue.

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