Concerts bals et fanfares d’autrefois.
N°61 septembre 2004
Un ancien montessonnais nous a confié une photo de musiciens groupés autour d’une bannière sur laquelle on lit, avec quelques difficultés : « Union Musicale de Montesson 1879 ». Monsieur Lesieur a étudié les archives de cette société.
Un des fondateurs de L’Union Musicale en 1879 est Félicien Lesage. Un Lesage déjà, en 1834, était le ménétrier d’un des deux bals du bourg. Le ménétrier était alors le violoneux qui faisait danser villageois et villageoises...
En 1913, Stephen Lesage est le directeur de l’orchestre composé de 80 musiciens, de tous âges : Armand Gauthier, Octave Duchemin, Eugène Alavoine, Ambroise Levasseur, Justin Laglantine, Arille Constantin, Camille Lesage, Théodore Tenot, Fernand Guyard, sont des anciens de 1879. Arnold Lanson, Aristide Lesage, Gaston Bertrand, Georges Gosset, sont de la génération suivante. D’autres sont de toutes jeunes recrues : Roland Gauthier, qui n’a que 15 ans, Victor Constantin et son frère Charles qui a 17ans, Lucien Laglantine, Victor Eigle, les frères Le Doré, les fils Lambert, Béhuret, Pierre, Fleury, Pelloye, etc. Bref, l’Union Musicale regroupe autour du plaisir de la musique tous les noms des anciennes familles montessonnaises, cultivateurs , artisans, commerçants, notables.
La société bénéficie du voisinage de l’usine des phonographes Pathé créée en 1898 à Chatou, où travaillent de nombreux Montessonnais. L’usine emploie des musiciens professionnels pour les enregistrements des cylindres, puis des disques, dans ses studios. Plusieurs d’entre eux habitent Montesson et entraînent l’orchestre avec les Lesage et Gaston Bertrand, musiciens émérites. L’orchestre comprend des cuivres : cornets et trompettes, trombones, cors, bugles, barytons, contrebasses, basses, altos, des bois : saxos et clarinettes, et une batterie.
Union Muscicale Montesson
L’orchestre anime tous les bals publics et privés organisés à la salle des fêtes. Les bals sont payants : 10 F par cavalier pour les bals des dimanches et du lundi de la fête communale. On danse aussi chez Contenet, à l’angle des rues Pasteur et Paul Doumer, et chez Bontemps, au 17 rue du Général Leclerc, le dimanche après midi : « on dansait au son d’un piston, d’un trombone et d’une clarinette ; chaque cavalier payait 1 sou pour une polka, une mazurka, une scottish ou une valse ... les danseuses ne faisaient pas étalage de toilette : un caraco du dimanche, un jupon à volants et un tablier plissé ... » (Témoignage de Mme Fleury dans Montesson dans l’Orbe du soleil de J-E Zernecke).
Les musiciens donnent l’aubade le 1er janvier devant la maison des élus municipaux, des dirigeants de société et autres personnalités ; ils participent aux fêtes patriotiques et à la distribution des prix. Pour les spectacles en plein air, la société dispose d’un plateau monté sur roues, tiré par un cheval et qui se déplie pour former une estrade. Monsieur Lesieur se rappelle d’un concert donné dans la cour de la cité Gauthier, Armand Gauthier étant alors président de la société.
En 1928, la société célèbre son cinquantenaire. Elle compte plus de 300 adhérents, musiciens et amis. Le chef de musique est Monsieur Penicot. En 1931, l’Union Musicale se déplace à Amboise, par chemin de fer, pour un concours de fanfares, et rafle tous les premiers prix : c’est la gloire ! L’année suivante, concours à Nanterre, sous l’uniforme de grenadiers musiciens des années 1830. En décembre 1932, la société organise une grande soirée de gala : concert avec la troupe Jean Wincopp de l’opéra comique et des artistes lyriques renommés, et bien sûr, l’Union Musicale dans les meilleurs morceaux de son répertoire.
A la fin des années trente, des dissensions politiques mettent à mal la belle harmonie de l’Union Musicale. Après la guerre, « la Société Municipale de Musique » prend la relève. Certains d’entre vous ont connu les bals de la Libération et des années cinquante, et assisté aux derniers exploits de la fanfare montessonnaise. Et si vous nous racontiez ?