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La bibliothèque.
N°53 avril 2003

La bibliothèque, siège du comité. Il était autrefois dans le grand parc des seigneurs de Montesson…

1804 : La révolution est terminée, c’est l’empire. La ci-devant propriété seigneuriale est estimée en vue de sa vente prochaine : « c’est un domaine pittoresque et champêtre où existe un bosquet dans lequel est une grotte construite en forme de cul-de-four, avec nue terrasse entourée de murs d’appui où sont deux bancs de pierre ; et, devant au-devant de la dite grotte, un bassin ovale, lui aussi revêtu de pierres, orné de deux statues pédestres sur leurs piédestaux, les dites statues mutilées. L’eau d’une source captée de plus haut dans le parc s’écoule dans le bassin. Dudit bassin est une pierre conduisant les eaux de la rivière anglaise serpentant au Nord du parc ».
Une grotte, un banc, un bassin d’eau vive, le chant des oiseaux dans le bosquet… l’endroit était propice à la rêverie, à la conservation, à la lecture, peut-être ?

1872 : Le grand parc est loti. La municipalité se porte acquéreur des anciens bosquets, grotte et bassin ovale pour y aménager un lavoir communal est un abreuvoir communal. Mais, la commune ne dispose pas des 7000 F nécessaire à l’achat.

En 1875, un particulier de Houilles prête 9000 F : c’est que trois ans ont passé et que la famille Mauduit (ou Monduit), venderesse, réclame les intérêts du capital immobilisé tout ce temps. Pas de subventions pour aider à l’équipement des communes en ce début de IIIe République ! La commune est lourdement endettée et les aménagements prévus sont ajournés, jusqu’en 1881.

 

 

 

Les avatars du lavoir communal, transformé par la suite en établissement de bains douches, ont été relatés par Joëlle Dupuis dans la vie « la vie à Montesson » en 1993.

1939-1945 : Le lavoir était tenu par Adolphe Béhuret, un des premiers résistants de Montesson avec Roland Gauthier dont il était l’ami, et par sa femme. Leurs enfants se souviennent :

 

 

 

 

 

« Le lavoir, c’était une maison en bois. Il y avait deux basins en pierres, un pour le lavage, un pour le rinçage et une grosse chaudière ; derrière, il y avait une mare qui servait d’abreuvoir pour les chevaux qui y entraient jusqu’aux genoux. L’eau du lavoir, c’était de l’eau de source.

Le surplus s’écoulait dans le parc Penet. Pendant la guerre, dans le hangar derrière le lavoir, notre père a caché les vêtements et les armes d’un résistant qui avait été arrêté et aussi, pendant quelques jours, deux déserteurs de l’armée allemande. Le jour de l’arrestation de Roland Gauthier, en avril 1943, il a brulé dans la chaudière des papiers compromettants pour le groupe de Montesson. Il faut savoir, dans le même temps que les Allemands cantonnés dans le parc des Sophoras apportaient régulièrement leur linge au lavoir, et pouvaient surgir à tout moment ».

1983 : Inauguration de la bibliothèque Louis Aragon à l’emplacement du lavoir. Les édiles de l’époque n’avaient pas remarqué d’intuition dans le choix de ce site, un lieu de mémoire pour l’histoire locale montessonnaise.

Sources consultées :
- Procès-verbal d’estimation du parc de Montesson (Archives de Chatou)
- « La vie à Montesson »
- Cadastre révisé en 1874 (Archives de Montesson). Le bassin ovale est aisément repérable à sa forme. Les lecteurs curieux pourront comparer avec la configuration actuelle du quartier.

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