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           Printemps 1789.
         N°107 mai 2012

Les élèves de Mme Larab (9ans-11ans) de l’école Jean Moulin sont partis à la découverte de Montesson à la veille de la Révolution, à travers l’étude de documents.

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Ils ont commencé par rechercher dans les registres paroissiaux le nom de deux enfants nés à Montesson en 1778, qui ont eu le même âge qu’eux au Printemps 1789. Ils ont choisi Marie Antoinette Rose Dreux et Pierre François Béhuré, tous deux enfants de vignerons. Ils ont remarqué que sur les deux actes de baptême, seul un parrain a su signer.

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Puis ils ont observé le plan du village au 18ème siècle : l’école Jean Moulin est construite dans ce qui était alors le grand parc seigneurial. Une petite maison, en face de l’église et du cimetière, accueillait l’école du village. On pouvait apprendre à lire pour 10 sols, à écrire pour 15 sols, à compter pour 20 sols… quand les parents pouvaient rétribuer le maître ; en réalité, peu d’enfants, et surtout peu de petites filles, allaient à l’école.

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A cette époque, la plupart des familles vivent de la culture. Or Le 13 juillet 1788, un terrible orage détruit les récoltes :
« presque toutes les grappes de raisin sont par terre, le reste est si abîmé que la récolte sera nulle cette année,
les grains de seigle et d’avoine, les épis d’orge et de blé ont été renversés par le vent et répandus sur les champs,
les haricots, les lentilles et autres légumes que nous vendons dans les villes ont été renversés et hachés par la grêle,
les arbres fruitiers : pruniers, abricotiers, cerisiers, ont été arrachés par le vent, ceux qui ont résisté ont perdu tous leurs fruits ».
 

L’hiver suivant est très rigoureux, la nourriture manque. Les Montessonnais écrivent au Roi et au ministre Necker pour exposer leur détresse :
« nous cultivons des légumes pour approvisionner Paris, et le gibier détruit nos productions, notre herbe est dévastée par les lapins et les lièvres, les rigueurs de l’hiver ont gelé nos vignes et le gibier va nous dépouiller de toutes nos autres productions. Après avoir payé tous nos impôts, il ne nous reste plus rien pour nous nourrir, une année de malheur nous réduit à mendier … »

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Dans toute la France, la misère est grande et les caisses de l’Etat sont vides.

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Début 1789, Le roi convoque les Etats généraux.
Un grand espoir naît : le Roi va-t-il entendre les plaintes de ses sujets ?
A Montesson, le LUNDI de PẬQUES 1789, on se réunit pour rédiger les CAHIERS de DOLÉANCES

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« Ce lundi 13 avril 1789, la sonnerie des cloches de l’église Notre Dame de Montesson retentit dans toute l’étendue de la paroisse. Les hommes, les chefs de famille, sont appelés « au son de la cloche en la manière accoutumée » pour, une fois de plus, délibérer des affaires de la communauté. »
Hier dimanche de Pâques, le curé a fait l’annonce officielle : les Etats Généraux sont convoqués pour le 27 du mois à Versailles, « tous les habitants composant le Tiers Etat des paroisses des campagnes sont tenus de s’assembler… à l’effet de rédiger le cahier de leurs plaintes et doléances et de nommer leurs députés.» 
Depuis trois mois, dans le village, on a eu le temps de réfléchir, de s’informer, de discuter. Des modèles de cahier ont circulé, on y parle de réforme du système fiscal et de la justice, de la Constitution… Mais ce que veulent ces hommes avant tout, c’est faire connaître leurs problèmes quotidiens.
Ils sont 79 ce matin-là à franchir le seuil de l’église. Graves, après s’être nommés, ils prêtent serment : oui, ils sont « Français, âgés de 25 ans ou plus, compris dans les rôles des impositions, habitants de cette paroisse.»

Puis «  ils ont déclaré qu’ils allaient s’occuper de la rédaction du cahier de leur paroisse… ».

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(Textes et documents extraits de « Un village dans la révolution » AMCRF 1989)

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Sur les 79 hommes réunis ce jour, 52 ont signé. Parmi eux :

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Nicolas Dreux (2ème ligne) et François Behuré (dernière ligne), les pères des enfants Marie

Antoinette et  Pierre François.

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