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          Écoliers de 1929 - 1934.
         N°101 mai 2011

Les élèves du CM2-C de Jean Moulin ont participé à un concours proposé par la Fédération des Sociétés Historiques des Yvelines, le Conseil Général et l’Inspection académique de Versailles. Le titre de leur mémoire est : « Notre école, Mémoire de la guerre 39-45 ».
Les écoliers d’aujourd’hui ont fait vivre la mémoire des Montessonnais d’hier qui ont fréquenté l’école de garçons du village.

 

 

 

 

 

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Mairie école 1937

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L’école Jean Moulin a conservé des archives qui proviennent de l’ancienne école de la Mairie, autrefois la seule dans le village et en particulier le registre d’inscription des élèves de la rentrée d’octobre 1929 à celle de 1934.
Les élèves ont parcouru les pages de ce registre. Avec notre aide, ils ont découvert des noms qui sont aujourd’hui gravés sur le monument aux morts de la guerre 39-45. D’autres noms sont ceux de rescapés qui ont pu témoigner de leur engagement.
En octobre 1929, André Marie et Marcel Pellicioli entrent au cours préparatoire ; l’année suivante c’est Jean Claude Bézanier ; en 1931 c’est Georges Ballouard, puis son frère cadet d’un an, Robert. Ils ont plus de 18 ans en février 1943 quand les autorités d’occupation instaurent le STO - Service du Travail Obligatoire - qui contraint nombre de jeunes à travailler pour les nazis. C’est ainsi qu’Eugène Leroux, STO, meurt en Allemagne en 1943.
Tous les 5, réfractaires au STO, cherchent à rejoindre de Gaulle à Londres pour servir dans les Forces Françaises Libres. Seuls les frères Ballouard réussissent. Les trois autres sont arrêtés à la frontière espagnole et déportés au camp de concentration de Buchenwald. André Marie en reviendra, fantôme de 30 kilos, à jamais marqué par ses deux années de camp. Jean-Claude Bézanier et Marcel Pellicioli sont transférés à Dora, où les prisonniers s’épuisent à creuser le tunnel qui abrite les V2. Aucun des deux ne survit.
D’autres réfractaires tentent de rejoindre un maquis. Albert Ropers, qui habite La Borde, se cache dans un maquis du Puy de Dôme, d’où sa dernière lettre est envoyée le 11 novembre 1943. Sa famille n’a plus aucune nouvelle de lui après cette date.
Ali Gharbi est né à Montesson en 1925, il est dans la classe de Georges Ballouard, Il meurt en janvier 1945, lors des derniers combats d’Alsace pour libérer Colmar. Il est inhumé à Montesson dans le carré militaire.
Sur les bancs de la même classe sont assis René Gatti et Robert Mazevet. Louis Gatti, le père de René, Italien, engagé volontaire, est porté disparu en juin 1940 pendant la débâcle. Il ne recevra pas la lettre où René lui apprenait son succès au certificat d’études.
Nous avions recueilli le témoignage de Robert Mazevet en 2002. Il avait raconté son impatience de se battre, et comment en 1944 lui et ses camarades avaient rejoint les FFI. Quelques attaques de détachements allemands en retraite, puis c’est l’engagement dans l’armée de Libération. Ils participent aux combats de la poche de Colmar, dans le froid terrible de janvier-février 1945, puis occupent la Forêt Noire. Henry Aubry et Maurice Weinling y meurent accidentellement.
Peu après la rentrée d’octobre 1933, un nouveau venu est inscrit à l’école. Né en 1923 à Berlin,il s’appelle Kurt Salomon et habite au château de la Tour. Le directeur a noté « réfugié allemand », Hitler est au pouvoir en Allemagne depuis le 30 janvier 1933. Kurt Salomon et son père sont arrêtés par la police française dans leur nouveau domicile à Paris, rue Lévis dans le 17ème arrondissement, le 16 juillet 1942. Plus de 13000 juifs étrangers ont été arrêtés à Paris les 16 et 17 juillet pendant la rafle du Vel d’Hiv. Le père et le fils partent de Drancy le 19 juillet 1942 pour Auschwitz. Leur nom est gravé sur le mur du Mémorial de la Shoah.
A l’occasion de la célébration du 8 mai 1945, il était important de rappeler le souvenir de ces écoliers.

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