Alfred Lesage, un Montessonnais communard.
N°112 février 2013
Dans sa conférence du 10 janvier dernier, Nicole Foussat nous présentait la forte personnalité de Louise Michel. Engagée dans la Commune de Paris en 1871, combattante et infirmière sur les barricades, elle se livre aux autorités en échange de la libération de sa mère, prise comme otage. Elle est déportée en Nouvelle-Calédonie jusqu’à l’amnistie générale de juillet 1880, puis consacre sa vie au militantisme social et politique, dans les rangs des anarchistes.
C’est l’occasion pour nous d’évoquer la figure d’Alfred Lesage.
Pendant 4 mois, de septembre 1870 à janvier 1871, les Prussiens assiègent Paris. Les Parisiens souffrent du froid, de la faim, des bombardements… Quand l’armistice est signé le 28 janvier 1871, ils ne comprennent pas que leur résistance et leurs souffrances soient ainsi méprisées.
En mars, exaspérés, ils se révoltent contre le nouveau gouvernement de Thiers et élisent une Commune insurrectionnelle. Le gouvernement se replie à Versailles et ordonne un nouveau siège de la capitale. L’insurrection dure 2 mois jusqu’à l’entrée des troupes versaillaises dans Paris, le 21 mai. Après une semaine de combats de rue sans merci, les Communards sont écrasés.
Alfred Lesage, né à Montesson en 1843, vit à Paris avec sa femme et ses enfants. Il est arrêté le 14 août pour avoir commandé une barricade au quartier latin pendant les derniers combats.
Il est le cousin germain de Félicien Lesage qui sera conseiller municipal quelques années plus tard. La famille Héry-Lesage a conservé une douzaine de lettres envoyées par Alfred après son arrestation. Grâce à ses écrits nous le suivons dans ses années d’emprisonnement et d’exil.
Il est détenu à la Santé puis à Versailles-Chantiers où il est jugé par le 6ème conseil de guerre et condamné à la déportation en enceinte fortifiée. Il passe 2 ans au fort de Querlern à Brest, avant son départ pour le bagne de Nouvelle-Calédonie où il arrive le 9 août 1874 après un long et pénible voyage maritime de quatre mois. Sa peine étant commuée en déportation simple à une date que nous ignorons, il est transféré sur l’île des Pins.
Avec quel espoir ? En avril 1877 il écrit à son cousin Félicien: « Deux lettres sans réponse, à nous qui n’avons pour vivre que vos chères lettres qui nous rappellent notre chère Patrie absente. Nous qui ne vivons que de souvenirs, car pouvons-nous compter sur l’avenir ? ».
Ce sort, c’est celui de plus de 3000 communards déportés.
Maisons de déportés à l’île des Pins (Nouvelle-Calédonie).
Photo de Nicole Foussat, août 1997.
À vos mémoires :
M. Polfliet se souvient d’avoir entendu les anciens parler d’un « déporté politique en Nouvelle-Calédonie » surnommé « Nouméa ». Le recensement de 1881 confirme effectivement qu’Alfred Lesage habitait au 41 rue de la Mairie, avec sa femme et sa fille : il est donc rentré du bagne après l’amnistie et a vécu, quelque temps, à Montesson.
On voit par cet exemple, combien les témoignages sont importants, ils peuvent orienter les recherches dans les archives.
L’histoire d’Alfred Lesage comporte encore de grandes plages d’ombre.
Nous faisons un appel aux « vieux » Montessonnais, vieux par l’enracinement dans la commune. Les récits de famille et vos souvenirs personnels SONT l’histoire de votre village.
Contactez-nous, racontez-nous, sur « Nouméa » peut-être, mais aussi sur d’autres personnages, sur les activités, les usages, les fêtes, etc.
Nous sommes aussi à la recherche de témoignages sur les réfugiés juifs allemands qui ont vécu au domaine de la Tour de 1933 à 1936, ou plus.
Nous avons également besoin de vous pour la commémoration, en 2014, de la guerre 1914-1918 (lettres, photos, récits…)
Pour nous joindre :
Nous avons une boite à lettres à la mairie : « Mémoire et Histoire de Montesson ».
Notre site : www.montesson-histoire.com
Notre adresse courriel : montessonhistoire@gmail.com
Le téléphone de Mme Durand, présidente : 01 39 13 20 28. Merci.