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Paulette Blampin archiviste,
généalogiste et historienne locale
(1934-2020)

Madame Paulette Blampin, ancienne archiviste à la mairie de Chatou est décédée en décembre 2020 ; ses cendres ont été déposées au cimetière de Montesson dans le caveau familial des Fleury-Delacroix, sa branche maternelle.

Notre collaboration a débuté en 1981, date de nos premiers travaux sur le passé montessonnais, et n’a pas cessé jusqu’à son décès.


Nous sommes très honorés de son choix de nous léguer toutes ses archives : "mes volontés concernant le devenir après mon décès de ma documentation historique et de mes travaux [sont qu’ils soient] remis tels quels au comité d’histoire Mémoire et Histoire de Montesson… J’ai passé des jours et des jours aux Archives départementales, je tiens à ce que mon travail soit reconnu, je tiens à occuper dans l’avenir et la mémoire la place qui m’est due… ".

Il revient à Mémoire et Histoire de faire valoir le précieux héritage montessonnais de Madame Blampin. Quant aux documents non montessonnais, en accord avec sa famille, ils seront déposés dans les archives municipales des communes concernées pour, selon ses vœux, être mises au service des "personnes qui feront un travail sérieux, selon la rigueur historique".

Cet article est notre premier hommage.


Une profession : archiviste

Madame Blampin a procédé au classement des archives municipales de Chatou et à leur mise en valeur. Elle a publié de nombreux articles dans la presse catovienne, participé à l’exposition et au livre réalisés en 1989, « Chatou, un village retrouvé », animé des visites commentées de Chatou et préparait un livre sur l’urbanisation de la ville au XIXe siècle.

Les archives de Chatou consultées sous sa direction ont largement contribué à établir ou préciser nos connaissances sur notre commune: en effet, Montesson fut un écart de la paroisse de Chatou avant d’être érigée en paroisse au 14e siècle. Ensuite, de 1564 à la Révolution, les deux seigneuries jusqu’alors indépendantes sont réunies entre les mains d’un même seigneur. C’est à Chatou que la plupart des archives de ces passés communs ont été conservées.


Une passion : la généalogie

Notre amie Paulette nous a légué tout son travail sur la généalogie de sa famille, pour la branche montessonnaise des Fleury-Delacroix. En 1988, dans un article publié par le CEGHIF (Cercle d’Etudes

Généalogiques et Héraldiques de l’Ile de France), elle écrivait : « Une famille fort stable, solidement ancrée dans un terroir est une chance pour le généalogiste. Il m’est vite apparu, en explorant l’ascendance d’un Fleury de Montesson (1878-1940) qu’à travers les ramifications de ces Guyard, de ces Béhuré, de ces Lambert… il ne s’agissait plus seulement de noms et de dates, mais de toute une population modeste, qu’à ma manière je faisais ressurgir de l’ombre... De l’ensemble de toutes ces lignées émergent certains traits de la société d’un village ».

Société villageoise que Paulette Blampin a étudié à travers les registres paroissiaux et d’État civil, mais encore à travers de multiples sources : actes notariés, matrices cadastrales, archives judiciaires, etc., sur plusieurs siècles. Par la généalogie, elle a fait œuvre d’historienne. Par exemple, émue par

l’effarante mortalité des années 1693-1694, et s’interrogeant sur « la nature du mal qui avait pu survenir », elle découvre que ce sont des années de famine et que « ces gens, où je reconnaissais nombre de mes aïeux étaient tout simplement morts de faim ».

La généalogie des Fleury-Delacroix a déjà permis à plusieurs vieilles familles montessonnaises d’avancer rapidement dans la leur tant, comme souvent autrefois, les mariages consanguins étaient fréquents : tous les montessonnais sont cousins : les Fleury, les Dreux, les Rocourt, les Philippe, les Constantin…et la plupart d’entre eux ont une parenté certaine, vérifiée, avec la famille de Perrette, la

nourrice de Louis XIV !


Un apprentissage : la paléographie

Dans un atelier mensuel ouvert aux amateurs, Paulette nous a patiemment initiés à la lecture de  textes anciens relatifs à l’histoire locale qu’elle découvrait pendant ses recherches : des testaments, des contrats de mariage, des inventaires après décès, voire des procès-verbaux de jugement… Façon sérieuse et ludique de retrouver la vie quotidienne des montessonnais d’autrefois. Autant de sujets pour nos articles !


Un témoin

Autant par piété filiale que par souci de transmettre, Paulette a recueilli les souvenirs de sa maman et de ses contemporains, les enfants des années 1900, puis elle a consigné les siens. Peu de temps avant son décès, nous travaillions sur la guerre de 1939-45. Paulette a évoqué avec émotion l’exode de mai-juin 1940, la séparation d’avec son père retenu à Paris, et nous a confié un texte écrit à l’âge adulte qui révèle combien cette douloureuse expérience vécue par une enfant de 5 ans a marqué toute sa vie. Nous le publierons.

Collecter, analyser, expliquer, partager... c’était la mission qu’elle s’était donnée.

À nous de prendre le relais.

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