Montesson au lendemain
de la Grande Guerre
UN VILLAGE MEURTRI
À la rentrée des classes d’octobre 1918, les enfants de Montesson reprennent le chemin des écoles du village. À la fin de la guerre 45 orphelins de père seront pupilles de la Nation. Avec le directeur M. Adam, un couple d’instituteurs réfugiés de l’Aisne assure la rentrée : Henri Dreulle, souslieutenant gravement blessé à la tête en 1915, écrira après la fin du conflit : « je ne crois pas à un rappel prochain dans l’Aisne car les villages ne repoussent pas… je me vois exposé à me trouver sans logis… je suis las de vivre dans l’incertitude du lendemain ».
Effectivement dans le Nord et l’Est dévastés, la rentrée attendra. Ailleurs sévit la grippe espagnole, tellement meurtrière, qui frappe toutes les générations affaiblies par quatre années de guerre.
Montesson n’a pas subi de bombardements, mais la guerre y est partout présente. Dans cette commune de 2 351 habitants, plus de 500 hommes de 21 à 43 ans ont été mobilisés. Le bilan est accablant : 91 noms sont gravés sur le monument aux morts, mais nos recherches ont permis de constater que plus de 130 Montessonnais, morts et disparus, ne sont pas revenus. On compte 86 blessés et gazés, plus ou moins gravement, parfois à plusieurs reprises, et 33 prisonniers dont certains rentrent très marqués par la captivité.
PLAN DU CŒUR DU VILAGE À LA FIN DE LA GUERRE
Dans le village, rue par rue, rares sont les maisons où la paix n’a pas un goût d’amertume : qui n’a pas perdu un parent proche ou éloigné, un ami, un camarade d’école ou de travail ? Il est aussi d’autres maisons où les blessés, les gazés et les malades sont de retour avec leurs souffrances.
Maison par maison, les soldats dont nous connaissons l’adresse :
69 points rouges : morts et disparus
82 points verts : blessés et invalides
(À la Borde et aux Rabaux, très peu peuplés : 7 morts et 7 blessés)