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Les Sophoras

Au n°1 de la rue Pierre Louis Guyard se situe une propriété appelée aujourd’hui Les Sophoras.

La propriété est issue d’un grand domaine de 7 arpents 1/4 (2ha 40), cité dans le censier de 1543 établi par le seigneur-prieur de Conflans : « Il donne sur la rue du Bon Puits (entre la place du Serment et le carrefour avec la rue du Gal Leclerc) et s’étend au Fond St Honorine jusqu’au chemin de Houilles (rue Jean Macé) et au chemin d’Argenteuil (avenue Paul Doumer) ».

Ce domaine va avoir une vie complexe, mouvementée, chargée d’Histoire.


Au 16ème siècle, il appartient à Maître Jean Vialar, Conseiller du Roy, Président au Parlement de Rouen, et est consigné dans le censier comme : « une maison, cour, grange, étable, volière à pigeons, jardin, puits avec terres derrière, 4 arpents environ ».

Aux 17ème et 18ème siècle, les propriétaires se succèdent, tous bourgeois en charge de fonctions auprès du Roi. En 1735, le Sieur Etienne Boucon, bourgeois de Paris, fait d’importants travaux dans la maison qui présente alors 3 corps de logis mitoyens. En 1768, le domaine revient à Joseph Marie de Changy, Maître d’hôtel du Roi et gendarme de sa garde. La propriété est inscrite dans le censier établi par le seigneur Bertin en 1781.

En 1782, M. de Changy est victime d’un cambriolage. Dans l’inventaire des objets dérobés et des dégâts mentionnés on peut lire entre autres « à l’office : 3 douzaines de pots de confiture, dans le grenier : disparition de 50 volailles et 12 paires de pigeons, dans la cave : 200 bouteilles de vin. Dans le potager et l’enclos de vignes : tout a été pillé, enlevé et consommé... ».

En 1784, le domaine est acheté par Jean Baptiste Moreau, directeur des Fermes, très impliqué pendant la période révolutionnaire, inspirateur des cahiers de doléances et capitaine de la garde nationale de Montesson.

À nouveau la propriété passe de main en main. En 1795 la description est la suivante : « 2 corps de logis, cour, grange, écurie, étable à vaches, logement de jardinier et autres aisances ; entrée de la maison par une porte cochère sur la grande rue de Montesson à Houilles ; avec un clos de 12 à 13 arpents fermé de murs, planté d’arbres fruitiers, une partie en jardin, une partie en cultures ».

Au début du 19ème siècle, le propriétaire est Louis Bunel, maire nommé par le préfet impérial de 1813 à 1815. 

Après plusieurs nouvelles transactions, le domaine échoue à Jacques Rosset qui aura une ascension sociale spectaculaire. Provincial monté à Paris, il est cuisinier chez Pierre Michel Ledoyen, restaurateur aux Champs-Élysées. En 1806, il épouse sa nièce et en 1813, ouvre son propre restaurant rue de Mondovi près de la Concorde et des Tuileries. Avec son fils Antoine, ils possèdent aussi des maisons dans la Grande Rue. Propriétaire rentier à Montesson, il devient électeur et éligible. Il est nommé maire par le préfet en 1840 et le restera jusqu’à la Révolution de 1848.

Mathieu Laffite, propriétaire à partir de 1858, construit le château actuel et l’orangerie. Il refuse en 1858 la nomination de maire par le préfet impérial prétextant de ses obligations professionnelles. Il est le gérant de la compagnie d’annonces Laffite et Havas à Paris. Par la suite, il est élu au conseil municipal de 1865 jusqu’à sa démission en 1881.

Le domaine est vendu aux enchères en 1937, et est adjugé au Crédit National qui devient la banque Natexis en 1997.

De 1942 à 1945, la propriété est réquisitionnée par les Allemands. Les soldats, cantonnés dans le château et des baraquements, travaillent à l’usine souterraine de la Kriegsmarine à Carrières-sur-Seine.

« Le 20 août 1944, huit FFI se rendent au château des Sophoras où il y a des Allemands car il nous faut des armes ; nous sommes étonnés de ne pas voir la sentinelle… Je donne l’ordre de nous déployer en tirailleurs… mais les Allemands sont partis nous laissant 8 lebel et quelques cartouches. Le 29 août : nous prenons possession du château. » (Adolphe Behuret, l’un des 8)

À la Libération, le château devient le quartier général des FFI. Les baraquements accueillent des réfugiés.

En 1959, la ferme Jacob était constituée d'une cour entourée des 3 bâtiments décrits en 1937 dont seul existe encore le bâtiment de gauche. Il y a aussi les baraquements « locaux réquisitionnés » construits pendant la guerre et démolis en 1960.

Le terrain indiqué 2ème lot est acheté par la commune en 1963 pour y construire le groupe scolaire Victor Hugo actuellement Louis Pergaud.

La crèche La Ribambelle est à l’emplacement de l’ancienne maternelle. 

L’autre lot est racheté à la banque Natexis en 2002 par le SIVOM de la boucle pour en faire le siège de la Communauté de Communes de la Boucle de la Seine. Montesson en a la jouissance et l’entretien. Des projets d’aménagement sont alors proposés: abattre les vieux arbres devenus dangereux et les remplacer par de nouvelles espèces, faire un parking d’un centaine de places, aménager une aire de jeux pour les enfants...

Aujourd’hui, les bâtiments rénovés sont dédiés à la MJC ainsi qu’aux diverses associations.

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