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Jacques Rosset, un maire
nommé sous Louis-Philippe

Jacques Rosset, électeur censitaire à Paris de 1821 à 1839, achète en 1831 une propriété à Montesson, l’actuel domaine des Sophoras.

Lui et son fils Antoine possèdent également des maisons dans la Grande Rue (rue du Général Leclerc) qui seront successivement louées comme maisons d’école.

Jacques Rosset, né dans l’Eure en 1779, monte à Paris et devient cuisinier chez Pierre Michel Ledoyen, restaurateur aux Champs Élysées. Ce restaurant pendant le Directoire, n’est alors qu’"une maisonnette aux volets verts entourée d’un treillage et dans le jardin un manège de chevaux de bois et un jeu de tonneau" selon ce qu’écrit Barras dans ses mémoires. Sous le Consulat et l’Empire, il devient un lieu chic fréquenté par la nouvelle élite impériale.

En 1806, Jacques Rosset épouse la nièce de P.M. Ledoyen, le couple vit aux Champs Élysées. En 1813, Jacques Rosset ouvre son propre restaurant rue de Mondovi, à deux pas de la Concorde et du jardin des Tuileries ; il y officie pendant une vingtaine d’années puis se retire à Montesson. Propriétaire rentier à Montesson, électeur et éligible, il se présente aux élections municipales de 1840. Bien que n’étant pas élu il est néanmoins nommé maire par le préfet, une pratique courante à cette époque. La décennie 1830-1840 avait été difficile : l’épidémie de choléra de 1832 avait tué 109 personnes, 1/10e de la population. Il avait fallu ouvrir un nouveau cimetière, celui qui entourait l’église étant saturé. En 1833-34, scandale autour d’un instituteur intempérant, puis rixes entre jeunes gens de Montesson et Carrières, coups et blessures, procès jugé en Cours d’assises avec peines de prison. Enfin, conflit permanent et procès entre les habitants de la commune et leur maire (!) Ambroise François Guyon au sujet de l’écoulement des égouts dans son parc. Être maire en 1840 ne sera pas chose aisée !

Pendant les mandats de Jacques Rosset, plusieurs délibérations portent sur les problèmes de la vie quotidienne, par exemple : pâturage abusif de troupeaux de moutons du Pecq sur le terroir montessonnais ; conflit avec les exploitants des carrières, réticents à l’entretien des chemins ; renouvellement de l’autorisation de ramasser du bois mort dans le bois du Vésinet pour les indigents

de la commune ; vote de fournitures pour l’école : crayons d’ardoise, encre, tableaux de lecture pour

20 enfants indigents, livres pour enfants pauvres et un poêle pour la classe de garçons. 

Jacques Rosset reste maire jusqu’à la Révolution de février 1848 qui institue le suffrage universel masculin. Le nombre d’électeurs passe de 107 à 370. De nouvelles élections ont lieu, il n’y participe pas.

Il meurt à Montesson le 11 mars 1857. Il est enterré dans le cimetière, hélas sa tombe a disparu.


Sources : Documents fournis par Monsieur René Rosset descendant de Jacques et d’Antoine Rosset, que nous avons rencontré lors de notre exposition sur la Grande Guerre.

Archives municipales et départementales. 

Notre livre « Chemins et rues de Montesson ».

Le numéro 1 de notre revue « Le cimetière de Montesson ».



QUELQUES DÉCISIONS MARQUANTES :

janvier 1843 : transfert des ossements de l’ancien cimetière vers le cimetière actuel, premier aménagement de la place de l’église

1845 : premier règlement sur l’organisation du cimetière

1845 : projet d’acheter une pompe et de créer une subdivision de sapeurs-pompiers

1846 : vote d’une somme de 629 F, prix de la pompe et demande de subventions

1848 : le nombre de sapeurs-pompiers est fixé à 42.



La propriété, hier et aujourd'hui


Une propriété en deux parties. D’une part, un grand jardin de 4 hectares 63 ares et cinq puits,  entièrement clos de murs, planté d’arbres de toutes espèces, vignes et espaliers, et un petit bois donnant par une grille sur la route d’Argenteuil à Saint-Germain (avenue Paul Doumer). D’autre part, une pièce de terre de 2 ha 40 ares louée à plusieurs cultivateurs.

Dans le jardin, trois groupes de bâtiments : un corps de logis composé de trois constructions tenant ensemble ; un autre bâtiment comprenant un pavillon, une grange, un cellier et un bûcher et au couchant la maison du jardinier avec remise et écurie, le tout entouré de murs.

Aujourd’hui, les anciens bâtiments ont disparu. Le château actuel a été construit pour Mathieu Laffite, propriétaire à partir de 1858. La ferme Jacob est à l’emplacement de la maison du jardinier. Le petit bois existe toujours avec son accès avenue Paul Doumer.

La crêche La Ribambelle et l’école Louis Pergaud sont construites sur une partie de l’ancien jardin.

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