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Au temps des chevaux

L’histoire du cheval est indissociable de l’activité humaine. Le passé montessonnais en offre de nombreux exemples.

C’est d’abord la noble monture des puissants : Louis XIV et la noblesse de cour,  poursuivant le gibier sur les terres cultivées au-delà du bois du Vésinet. Ou Louis XV, passant en revue ses régiments de cavalerie dans la plaine de Montesson, au Mont Royal, peut être ?

C’est surtout le solide cheval de trait.  En 1789 la paroisse compte 95 chevaux, pour les labours et, déjà, l’acheminement des denrées vers les halles de Paris,Versailles et Saint-Germain-en-Laye.

En 1877, une loi impose le recensement des chevaux, des ânes et des mulets, ainsi que des voitures attelées. La généralisation des exploitations maraîchères au cours du 19ème siècle a necessité de plus en plus de chevaux: ils sont utilisés pour l’arrosage des marais, pour les labours et pour les transports.

Après la réquisition des chevaux pour l’armée en 1914, Montesson peut en conserver 250 pour l’approvisionnement quotidien de Paris et des armées, via la gare de Houilles

À partir de 1940, les camions vont progressivement  remplacer les charrettes de livraison aux Halles de Paris. Le premier motoculteur apparaît en 1955 dans les champs, on supprime un cheval sur deux. L’année suivante, c’est le premier tracteur. Les maraîchers vont, avec peine, se séparer de leurs derniers chevaux.

Il y a déjà belle lurette qu’on ne voit plus dans les rues du village, les lourdes voitures des carriers  attelées parfois de six, huit ou dix chevaux, ni  les charrois tirés par quatre chevaux qui transportaient les énormes grumes de bois à la scierie Grolleau. Oubliés, l’omnibus hippomobile, l’austère corbillard, le véhicule des pompiers, la balayeuse hippomobile, la cavalcade du mardi gras ou de la mi-carême, les sorties du dimanche à la fête à Neuilly…

Les bourreliers, les charrons, les maréchaux-ferrants, les grainetiers (pendant la guerre les chevaux avaient des cartes d’alimentation et étaient inscrits chez les grainetiers) ont tous disparu. Grégoire, le dernier maréchal-ferrant, en 1959.

Restent encore les portes cochères et charretières des maisons maraîchères, témoins de cette « civilisation du cheval »… nous en avions compté 61 en 2006, combien aujourd’hui ?


Nos sources : interviews de Montessonnais 

et notre livre, « Chemins et rues de Montesson au cours du temps »



ASSO, LE PETIT CHEVAL

(histoire vraie, souvenir d’enfance de Suzanne Fleury)


Il était une fois un gros cheval de labour qui vit arriver dans son écurie un petit cheval, « Asso », affecté aux travaux légers et à la promenade. Ce cheval est tout jeune, encore un peu sauvage. Son maître, mon père, le dresse patiemment à supporter le harnais et l’attelage. Asso se montre assez docile, quoique… Un jour qu’il travaillait aux champs il s’emballa et traversa le village au galop, effrayé par le bruit de la herse qu’il traînait derrière lui. Il devint bien connu dans le village !

Notre petit cheval fut gravement malade, blessé à une patte, il fut atteint par le tétanos. On fit tout pour respecter la consigne du vétérinaire : le laisser 40 jours seul, dans l’obscurité la plus complète. Il fut soigné, dorloté… et finalement sauvé.

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