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À Montesson il y a 70 ans,
le 8 mai 1945

Les dernières semaines de l'occupation.

La France nord est occupée depuis juin 1940, la présence des autorités et des troupes allemandes est devenue banalité. La Kommandantur est au Vésinet. Les Sophoras sont réquisitionnés pour loger des soldats qui fabriquent des torpilles à l’usine souterraine de la Kriegsmarine, à Carrières sur-Seine. Leurs draps sont lavés au lavoir communal, à la charge de la commune. Le maître de lavoir est Adolphe Behuret, un des premiers résistants du village avec Roland Gauthier.

En mars 1944, 3 adultes et cinq enfants juifs sont arrêtés dans ces maisons de La Borde. D’abord  internés à Drancy, ils sont gazés à leur arrivée à Auschwitz le 1er avril 1944.

Les alliés bombardent les usines d’armement et les voies de communication afin de désorganiser les troupes allemandes. Plus de 200 morts, 800 blessés et 3 500 sinistrés à Sartrouville les 27 et 28 mai 1944.

L’annonce du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 stimule les résistants. Dans la nuit du 13 au

14 juillet 1944, un groupe de jeunes de La Borde hisse le drapeau français sur un mât à proximité de

l’école Ferdinand Buisson et appose une pancarte : « Ce drapeau est l’emblème de la Patrie et le symbole de la Liberté : découvre-toi et fleuris-le ». Le mât est fleuri aux trois couleurs, cette action est suivie d’un défilé à La Borde et au Centre, aux accents de la Marseillaise, « Un camion allemand a croisé le cortège, un officier a salué le drapeau » A. Béhuret.

Le signal de l’insurrection est donné le 16 août pour toute la région parisienne. Les FFI sortent de la clandestinité, arborent leur brassard et agissent ouvertement, non sans risques. Plusieurs affrontements ont lieu avec les troupes allemandes qui battent en retraite. Il y a des prisonniers, des blessés et des morts, les docteurs Fouet et Pouzergues portent secours. Les combats continuent à la Patte d’oie d’Herblay.



DE LA LIBERATION à l’ARMISTICE

Les Américains cantonnent aux Sophoras, à la ferme de La Borde et à Théophile Roussel. Une cinquantaine de jeunes FFI s’engage aux côtés du lieutenant Jean-Pierre Prigent et rejoint l’armée de de Lattre de Tassigny en Alsace. Au village, le comité de Libération, réuni tous les jours, assure la sécurité et le ravitaillement. Le pain et les pommes de terre sont rationnés et taxés, les amendes pour marché noir sont exigées et versées au profit de la caisse des écoles.

Les femmes votent pour la première fois le 29 avril 1945, un nouveau conseil municipal est élu, le maire est Jean Lemoine, le docteur Pouzergues et Adolphe Béhuret sont ses adjoints.

L’attente est longue et angoissante pour de nombreuses familles sans nouvelles des leurs : STO, prisonniers, déportés, maquisards.

Le 8 mai, l’armistice est signé, c’est l’arrêt des combats sur le front ouest. Montesson fait

le bilan de ses morts, 45 victimes : soldats morts au combat en 1940 et en 1945, prisonniers de guerre, victimes civiles des bombardements, travailleurs du STO, adultes et enfants juifs, résistants et réfractaires au STO.

Trois rues du village rendent hommage à trois d’entre eux.

Henri Richaume, 15 ans et demi, un des 27 FFI torturés et exécutés le 25 août à Chatou.

Jean-Claude Bézanier, 21 ans, résistant, engagé dans les services de renseignement, déporté à Buchenwald en juin 1943 puis à Dora. Mort du typhus le 23 mai 1945.

Roland Gauthier, 47 ans, résistant dès juillet 1940 dans le mouvement « Ceux de La Libération », déporté à Mauthausen où il meurt le 25 février 1945.


Sources : archives municipales et témoignages.

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